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Europe : L'Union européenne veut relancer le processus de paix au Proche-Orient

L'Union européenne a appelé lundi à la réunion rapide du Quartette pour le Proche-Orient afin de permettre une relance du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, plus que jamais nécessaire à ses yeux au vu des révolutions arabes. L'UE "souhaite une réunion rapide des acteurs du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) pour faire avancer ce processus", au niveau des ministres des Affaires étrangères, indique une déclaration adoptée lors d'une réunion à Bruxelles par les chefs de la diplomatie des pays européens. "Les changements fondamentaux intervenus dans le monde arabe ont rendu encore plus urgente la nécessité d'enregistrer des progrès dans le processus de paix au Proche-Orient", ajoute le texte. "Les événements récents ont en effet montré la nécessité de tenir compte des aspirations légitimes des peuples de la région, y compris celle des Palestiniens à disposer d'un Etat et celle des Israéliens à être en sécurité", a souligné l'UE. Une précédente réunion du Quartette pour le Proche-Orient prévue en avril avait été annulée à la demande des Etats-Unis qui la jugeait prématurée, selon des diplomates.

A l'époque, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne comptaient proposer à cette occasion un cadre pour une solution au conflit israélo-palestinien. Depuis, le président américain Barack Obama a défendu l'idée d'un Etat palestinien basé sur les frontières de 1967, avec des échanges négociés, ce que rejette Israël. Plusieurs pays européens ont estimé lundi que le moment était venu avec les révolutions dans le monde arabe d'aller de l'avant. "Il faut garantir le droit à la sécurité et l'existence de l'Etat d'Israël mais en même temps il faut dire aux Israéliens qu'ils doivent bouger parce qu'il y a une marge de manœuvre qui va se réduire", a estimé à Bruxelles le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini. "Il y a une fenêtre d'opportunité qui peut se refermer rapidement", lui a fait écho son homologue allemand Guido Westerwelle. "Ce printemps arabe a aussi ouvert une chance pour le processus de paix au Proche-Orient et à l'inverse le processus de paix doit progresser pour que le printemps arabe puisse avoir un succès durable", a-t-il ajouté. La France parle d'autres options en cas d'échec des négociations La France a relayé l'appel de l'UE sur une réunion du Quartette.

Selon Paris, une telle réunion permettrait d'adopter "une déclaration précisant les paramètres d'un accord de paix sur la base de laquelle pourraient reprendre des négociations directes entre les parties". "Notre priorité est toujours allée à la reprise des négociations. Ce n'est que si l'impasse perdurait d'ici à septembre 2011 que nous examinerions les autres options à même de recréer une dynamique politique sur le processus de paix", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères, sans précision sur ces "autres options". Le processus de paix est dans l'impasse depuis l'échec d'une reprise des négociations israélo-palestiniennes organisée à l'automne par les Etats-Unis. Depuis, les Palestiniens travaillent à obtenir, en septembre à l'occasion de la prochaine Assemblée générale de l'ONU, la reconnaissance de leur Etat. Le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt s'est lui en revanche opposé à l'idée de reconnaître un Etat palestinien à l'ONU. "Nous sommes favorables au développement d'un Etat palestinien mais un Etat n'existe vraiment que s'il contrôle son territoire et donc il ne peut réellement exister avant un accord de paix", a-t-il dit.

Belga