Chronique présentée par Michel LUZOLO expert politique.
Négociation… Elio di Rupo, formateur, veut aboutir d’ici dimanche à boucler l’aspect budgétaire du programme socio-économique belge.
C’est que le temps presse… et la pression de l’Union Européenne se fait de plus en plus pressante sur la Belgique après les déboires de Georges Papandréou en Grèce et de Silvio Berlusconi en Italie, contraints tous les 2 à la démission.
Il est vrai que la Grèce cherche à sortir la tête de l’eau et n’a toujours pas de Ier ministre…. Et que l’Europe assiste médusé à la dégringolade de la 3ème puissance de l’UE qu’est l’Italie qui cherche à survivre à l’après Berlusconi…
Demain, vendredi donc, Elio et les six négociateurs entrent dans le vif du sujet avec la tenue du conclave budgétaire.
Il y a déjà accord sur les 11,3 milliards à trouver… mais, on est encore loin des convergences gauche/droite c'est-à-dire, entre les socialistes et les libéraux sur la trajectoire budgétaire…
Après le rappel du Ier Ministre en Affaires courantes d’accélérer le tempo (enjoignant les négociateurs d’accélérer le tempo…), c’est au tour de la commission européenne de demander à la Belgique de faire rapidement ses devoirs budgétaires et de présenter des mesures pour la mi-décembre 2011, on risque de se voir sanctionner…
Pour rappel, la Belgique est parmi les Etats européens qui font l’objet d’une procédure pour déficit excessif… conformément aux nouvelles règles du pacte de stabilité…
Pour le principe, la Belgique doit ramener son déficit à 3%.... Cependant pour le commissaire européen, Olli Rehn, la Belgique est ‘un des Etats membres qui ne semblent pas corriger son déficit excessif de manière structurelle et durable vis-à-vis des échéances prévues… et que pour la mi-décembre, soit dans un mois, elle doit apporter une preuve convaincante de mesures budgétaires structurelles suffisantes et de préférence un budget complet fin 2012.
En conclusion, tous les regards des Belges et de l’UE sont tournés vers Elio di Rupo et les 6 négociateurs… Après le conclave, on pourrait être fixé sur les intentions des négociateurs ce lundi, entre-temps, les marchés retiennent leur souffle à propos de la Belgique.
«O temps, suspends ton vol »
Italie : l’après Berlusconi a commencé….
Aussitôt qu’il a annoncé de jeter l’éponge que l’Italie se met à analyser le Berlusconisme et à réfléchir sur l’après Berlusconi…. et le Berlusconisme.
La perte de la majorité pro- Berlusconi ouvre le jeu politique dans une Italie tétanisée par l’ampleur des politiques et des réformes à mettre en chantier et vite…
Discrédit moral : Les Italiens de gauche et de droite se sentent donc soulagés avec l’annonce de ce départ imminent de Silvio Berlusconi, tombé en disgrâce pour ses frasques sexuelles ; mais aussi par la faute de la crise…
Du marasme économique : L’Europe a raison de paniquer avec la crise frappant la 3ème économie de la zone Europe…. Et comment ne pas être d’accord avec Angela Merkel lorsqu’elle dit que l’Europe a besoin de plus de des déclarations pour résoudre la crise de la dette …. Mais cette analyse macro financière de l’école austère allemande doit être comptée avec la crise des citoyens qui craignent une misère sociale.
De l’imbroglio politique à éviter en Italie car il y a risque de plomber durablement les marchés et de placer toute la zone euro dans une situation politico-économique inextricable…
On espère que d’ici la fin de semaine, le Président italien Giorgio Napolitano trouvera le nom du successeur de Berlusconi qui pourrait être un technocrate souvant satisfaire les partis de gauche et de droite.